17 avril 2001
IRAN
Commission des droits de l'homme des Nations Unies : RSF 
demande l'adoption d'une résolution condamnant l'Iran
 
Le 17 avril 2001, Hechmatollah Tabarzadi, rédacteur en chef du quotidien 
Hoviyat-é-Khich et dirigeant étudiant, a été arrêté puis écroué à Téhéran. 
Cette nouvelle incarcération porte à vingt et un le nombre des journalistes 
emprisonnés en Iran, ce qui fait de ce pays la plus grande prison du monde 
pour les journalistes. L'arrestation de Hechmatollah Tabarzadi intervient à 
la veille de l'examen, par la Commission des droits de l'homme des Nations 
Unies, de la situation en Iran. Reporters sans frontières (RSF) demande aux 
pays membres de la Commission de voter une résolution contre ce pays. "Depuis 
la Révolution de 1979, l'Iran  a été sanctionné, chaque année, pour ses 
violations des droits de l'homme. Il serait inadmissible que ce régime ne 
soit pas épinglé en 2001 au vu de toutes les récentes arrestations de 
journalistes et fermetures de journaux" a déclaré Robert Ménard, secrétaire 
général de RSF.
 
Reporters sans frontières a rappelé que les 11 mars et 7 avril 2001,  
plusieurs dizaines de personnes dans les milieux réformateurs dont Reza 
Tehrani, rédacteur en chef de la revue Kian (suspendu), Fazlollah Salavati, 
rédacteur en chef de l'hebdomadaire d'Ispahan, Navid-é-Esfahan (suspendu), 
Hossin Rafaï et Saide Madani, d'Iran-é-Farda (bimensuel suspendu), Taghi 
Rahmani d'Omid-é-Zangan (hebdomadaire suspendu), Ali-Reza Redjaï et Mohammad 
Bastehnaghar d'Asr-é-Azadegan (quotidien suspendu), Morteza Khazemian et Reza 
Raïs-Toussi de Fath (quotidien suspendu). Leur sort demeure, à ce jour, 
inconnu.
 
Le 15 avril, Hamid Kaviani, journaliste de Salam (quotidien suspendu), a été 
kidnappé quelques heures puis relâché. Soumis à de mauvais traitements, il a 
dû être hospitalisé.
 
Par ailleurs, l'organisation est vivement préoccupée par le sort de Hassan 
Youssefi Echkevari. Collaborateur des quotidiens aujourd'hui suspendus comme 
Adineh ou Neshat, et théologien, il est emprisonné depuis le 5 août 2000. Le 
verdict de son procès, tenu à huis clos du 7 au 15 octobre 2000, n'a toujours 
pas été rendu public. Accusé notamment d'être un "mohareb" (combattant contre 
Dieu), Hassan Youssefi Echkevari est passible de la peine de mort.